À son siège de la Minière, la réaction de la direction de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) n’a pas tardé après l’annonce, vendredi 30 mai, du lancement officiel du Mouvement des Réformateurs, une initiative émanant de membres dissidents. Moins de 24 heures plus tard, le ton est monté d’un cran, traduisant une rupture désormais ouverte entre les deux camps.
Lors de l’assemblée générale du parti de ce samedi 31 mai 2025, Abdoulaye Bah, coordinateur des fédérations de l’intérieur, a pris la parole devant des militants venus en nombre. Dans un discours sans concession, il a exprimé sa colère face à ce qu’il perçoit comme une trahison. « Si vous avez un chiot qui devient un chien fou, vous le mettez dehors », a-t-il lancé. Et de renchérir : « Lorsque le chien devient fou, vous le mettez dehors ! Lorsque la chienne devient folle, vous la mettez dehors ! Voilà la réponse. »
Les mots choisis sont durs, et la cible clairement désignée : les Réformateurs, accusés d’agir en dehors de toute légitimité militante. Abdoulaye Bah les qualifie de « perturbateurs », de « mégalomanes dépressifs » et de « malades mentaux ». Il affirme qu’il ne s’agit pas de véritables militants, mais de personnes cherchant à profiter du parti sans avoir contribué à ses combats.
Le cadre de l’UFDG a aussi ironisé sur une faute d’orthographe apparue sur l’un des visuels du nouveau mouvement. « Comment leur faire confiance, quand ils ne savent même pas écrire avancer ? », a-t-il déclaré, moquant un « niveau abyssal de leur imposture ». « Ils n’ont pas réformé leur conscience, encore moins leur grammaire », a-t-il ajouté sous les rires du public.
Selon lui, la démarche des Réformateurs n’a rien de politique. « Ce qu’ils appellent réforme n’est qu’une stratégie de survie alimentaire », indique l’ancien maire de Kindia.
En effet, il remet en question leur compréhension même du mot réforme. « Est-ce qu’ils savent c’est quoi la réforme ? Vous avez des rebelles, des anti-lois, des gens qui croquent le français comme de la racine grillée au marché. Et ils pensent que le FDG c’est ça. L’UFDG est un parti respectable, avec un président respecté et honoré », a-t-il ajouté.
Dans son intervention, Abdoulaye Bah est allé plus loin, affirmant que ce départ représente une forme de purification. « Dieu a nettoyé l’UFDG de ces imposteurs », a-t-il déclaré, appelant à une fidélité sans faille envers Cellou Dalein Diallo, figure emblématique du parti. « Quiconque trahit ce parti subira le même sort. Nous avançons avec dignité, eux avancent dans l’ignorance », a-t-il conclu.
Aliou Nasta
Discussion about this post