Un communiqué du gouvernement sierra-léonais publié le 16 janvier 2025 révèle la saisie, par les autorités guinéennes, d’un véhicule appartenant à l’Ambassade de la Sierra Leone à Conakry. La découverte de cocaïne dans le véhicule et l’arrestation de ses occupants suscitent une controverse. Le juriste Kalil Camara, dans une analyse, s’interroge sur la conformité de cette intervention avec la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
« Les locaux de la mission, leur ameublement […] ainsi que les moyens de transport de la mission, ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition, réquisition, saisie ou mesure d’exécution », rappelle Kalil Camara en citant l’article 22 de la Convention de Vienne. Pour lui, la saisie de ce véhicule diplomatique semble aller à l’encontre de ce principe fondamental.
Il précise que cette protection s’étend également aux véhicules utilisés par les missions diplomatiques, lesquels sont dispensés de toute forme d’intervention des services de sécurité de l’État accréditaire. « Il paraît dès lors étonnant […] d’apprendre que la cocaïne a été saisie dans un véhicule appartenant à un ambassadeur », souligne-t-il.
Kalil Camara évoque également l’immunité de juridiction garantie aux agents diplomatiques et à leur personnel. Toute suspicion aurait dû, selon lui, se traduire par une déclaration de persona non grata plutôt que par une arrestation ou une saisie. « L’agent diplomatique n’est pas justiciable dans l’État accréditaire, sous réserve de quelques exceptions prévues par la convention », a-t-il expliqué.
S’interrogeant également sur le statut des occupants du véhicule, Kalil Camara a alerté sur les conséquences possibles d’une telle affaire. « La violation des privilèges et immunités par un État n’est pas sans conséquence sur les relations diplomatiques. […] Si un État accréditaire viole les droits d’un État accréditant, il pourrait s’exposer à une réaction du même traitement », a prévenu le juriste.
En conclusion, selon Kalil Camara, l’État guinéen doit expliquer comment ses services de sécurité ont agi sans enfreindre les normes internationales. Pour lui, cet incident démontre « l’importance du respect des principes diplomatiques pour préserver les relations entre États ».
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