Affaire Djénabou Bah : Monrovia présente ses excuses officielles à Conakry

Le Liberia a officiellement exprimé ses regrets à la Guinée suite à l’agression de Djenabou Bah, une citoyenne guinéenne sur son sol. C’est Cheick Al Moustapha Kouyaté, ministre d’État chargé des Affaires présidentielles, qui a été mandaté par le président Joseph Nyuma Boakai pour porter ce message à Conakry.

Reçu par le ministre guinéen des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Morissanda Kouyaté, l’émissaire libérien n’a pas tourné autour du pot. « Nous sommes venus en tant qu’émissaires spéciaux envoyés par le chef d’État libérien pour demander pardon au gouvernement guinéen, au peuple guinéen pour ce qui a eu lieu avec Djénabou Bah et un policier libérien. Nous regrettons l’acte. Non seulement nous regrettons, mais nous condamnons cet acte car pour nous tout Africain, surtout tout Guinéen qui vient sur le sol libérien est automatiquement libérien parce que ça est même dans notre constitution », a indiqué l’émissaire.

Le ministre d’État a par ailleurs mis un accent particulier sur le caractère inacceptable de la violence subie par une femme, rappelant que le Liberia a été pionnier en matière de leadership féminin en Afrique. « Nous regrettons, surtout c’est une femme, notre pays, vous savez, nous avons beaucoup de sentiments pour les femmes. Nous avons produit la première femme présidente du continent », a-t-il ajouté.

L’incident avait suscité une vague d’indignation en Guinée et au sein de la diaspora. Conakry avait exigé des comptes, posant ainsi un jalon diplomatique que Monrovia a choisi de respecter par un geste d’apaisement. Cheick Al Moustapha Kouyaté a promis que toute la lumière serait faite sur cette affaire. « Donc, je viens dire au peuple de Guinée que non seulement nous regrettons mais condamnons cet acte et il sera investigué et résolu. On fera tout ce qui est humainement possible pour que nous ayons la vérité sur cette affaire. Mais en attendant, nous sommes venus dire au peuple de Guinée pardon », a conclu le diplomate.

Aliou Nasta