Le siège du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), situé à Nongo dans la commune de Lambandji, a de nouveau connu un rassemblement citoyen hier samedi 24 mai 2025. Pour la sixième fois consécutive, militants, sympathisants et acteurs sociopolitiques ont organisé un sit-in pour demander la libération d’Aliou Bah, président du MoDeL, incarcéré depuis plus de cinq mois.
À quelques jours du verdict attendu de la Cour d’appel de Conakry, prévu pour le mercredi 28 mai, la pression ne faiblit pas. L’objectif de la mobilisation est de maintenir l’attention publique et défendre ce que les organisateurs considèrent comme une cause juste. « Ces sitt-in renouvelés, sans relâche, témoignent de notre détermination, de notre résilience et de notre engagement à défendre la liberté, la justice et l’État des droits. Nous continuons d’accorder le bénéfice des doutes à notre système judiciaire, car le combat pour la liberté est un combat interminable », a déclaré Moïse Diawara, secrétaire général du MoDeL. Il appelle à maintenir la mobilisation jusqu’à l’issue du procès.

Au-delà des rangs du MoDeL, le soutien s’élargit. Plusieurs représentants d’autres partis politiques, tels que l’UFDG et le RPG Arc-en-Ciel, ont marqué leur présence. Pour Souleymane Souza Konaté, responsable de la communication de l’UFDG, l’affaire dépasse les clivages politiques. « Nous nous tenons entièrement victimes d’une situation d’injustice parce qu’il a refusé simplement de s’associer à la corruption, à l’arrestement illicite, au détournement des données publiques. […] Aliou Bah, c’est un éducateur, un homme de culture, un homme politique qui contribue tous les jours à la formation de jeunes élites de notre pays », a-t-il indiqué.
Même tonalité du côté de Kalil Diallo, ancien journaliste et président du Mouvement Agissons pour la Guinée. Pour lui, le procès d’Aliou Bah est devenu un test pour l’appareil judiciaire guinéen. « Cela est très déterminant pour la crédibilité de notre appareil judiciaire aujourd’hui. L’issue de ce procès prouvera si on doit garder ou pas le minimum de confiance qu’on accorde aujourd’hui à notre justice », a-t-il à son confié.
Condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Kaloum, Aliou Bah a vu son parti faire appel du jugement. À l’approche de l’échéance, les regards sont désormais tournés vers la Cour d’appel, dont la décision pourrait avoir des répercussions politiques et symboliques bien au-delà du seul cas du président du MoDeL.
Oury
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