Une scène pour le moins inhabituelle a eu lieu à Almamya, en plein cœur de Kaloum. Une dizaine de femmes, foulards rouges bien noués sur la tête, ont décidé de se faire entendre devant le cabinet de l’ex-bâtonnier Me Dinah Sampil. À leur tête, Ramatoulaye Sangaré, qui revendique la propriété des lieux et réclame deux ans de loyers impayés.
Selon elle, l’avocat occupe l’immeuble familial sans s’acquitter de ses obligations financières, ce qui représenterait un manque à gagner de 3 500 000 francs guinéens par mois. « Le contrat a expiré depuis décembre 2022, mais il ne veut pas partir ni payer. J’ai entrepris toutes les démarches possibles, mais rien ne bouge. Nous n’en pouvons plus », s’indigne-t-elle.
Avec beaucoup de frustration, elle évoque des insultes et un mépris qu’elle et sa famille auraient subis de la part du célèbre avocat. « Il nous traite comme si nous n’étions rien. J’ai des vidéos où il me manque de respect, où il insulte même ma mère. C’est insupportable ! », accuse la dame à l’avocat.
Mais de l’autre côté du ring, Me Dinah Sampil n’a pas tardé à réagir. Joint au téléphone, il balaie d’un revers de main toutes les accusations et se veut catégorique. « Je ne dois aucun franc ! Au contraire, je suis en avance de loyer jusqu’en juin 2025. Cette dame n’a aucun droit sur l’affaire, elle a été écartée de la gestion de l’héritage, et aujourd’hui, elle veut se faire justice elle-même », explique Me Dinah Sampil.
Loin de l’agitation, l’avocat en appelle à la loi et invite sa détractrice à suivre les procédures légales. « Les tribunaux sont là. Pourquoi ne pas déposer plainte au lieu d’organiser un sit-in ? Personne n’est au-dessus de la loi », ajoute-il.
Sur les accusations d’injures, Me Sampil se montre presque amusé. « Franchement, vous me connaissez. Est-ce que cela me ressemble ? Il faut que tout cela soit porté devant la justice. C’est elle qui tranche », conclut le célèbre avocat.
Lamine Camara
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