Malgré un consensus affiché entre les grandes puissances sur la nécessité d’accorder à l’Afrique un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, la réforme attendue se fait toujours attendre. Les États-Unis, la Chine et la Russie se disent tous favorables à une représentation africaine parmi les membres permanents, mais aucun accord concret n’a vu le jour.
Le Conseil de sécurité compte actuellement cinq membres permanents – la Chine, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni – seuls détenteurs du droit de veto. Les autres sièges sont occupés par des membres non permanents élus pour des mandats limités, sans possibilité de bloquer une résolution. Pourtant, les pays africains représentent plus d’un quart des États membres de l’ONU, sans disposer d’une voix permanente dans cette instance clé.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, insiste depuis longtemps sur l’urgence d’une réforme, rappelant qu’« il ne peut y avoir de sécurité mondiale sans sécurité africaine ». Selon lui, priver un continent de plus d’un milliard d’habitants, dont la population est jeune et en croissance rapide, d’un siège permanent affaiblit la légitimité du Conseil.
L’Union africaine plaide pour « au moins deux sièges permanents » assortis du droit de veto, ainsi que cinq sièges non permanents supplémentaires. Mais si le principe d’une meilleure représentation africaine fait consensus, les discussions se bloquent sur des points sensibles. D’une part, les membres actuels du Conseil hésitent à partager un privilège qui leur confère une influence majeure sur la scène internationale. D’autre part, aucun accord n’a émergé sur les pays qui pourraient représenter le continent. L’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie, l’Égypte, le Kenya et l’Éthiopie sont souvent cités, mais aucune candidature ne fait l’unanimité.
Certains envisagent de confier ce rôle à l’Union africaine elle-même, mais des interrogations subsistent sur sa capacité à porter une voix unique et efficace, notamment face aux divergences qui apparaissent parfois entre ses positions et celles de ses États membres à New York.
Alors que les délégations se retrouvent à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, la question de la place de l’Afrique au Conseil de sécurité reste un dossier central, mais sans perspective immédiate de règlement.
Aliou Nasta
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