Après plusieurs années de discussions, la presse guinéenne se rapproche enfin d’un cadre de travail plus structuré. Le Syndicat de la Presse Professionnelle de Guinée (SPPG) et le patronat sont parvenus à un accord sur la convention collective des médias, même si la signature officielle par le ministre du Travail est encore attendue.
Mais en attendant cette signature, de nombreuses voix saluent déjà les avancées concrètes qu’apporte ce document. Alors, que contient-il réellement ? Et surtout, quels sont ses avantages pour les employés et les employeurs du secteur ? c’est entre autres ces différentes questions que nous avons posé à Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire Général du syndicat de la presse professionnelle de Guinée.
Le premier grand avantage de la convention, selon ce dernier, c’est qu’elle ne se limite pas aux seuls journalistes. Elle couvre aussi les caméramans, techniciens, monteurs, animateurs et autres personnels employés dans les médias. « Ce document concerne tous les travailleurs du secteur. Il met fin aux licenciements injustifiés. Désormais, un employé ne pourra plus être renvoyé sans raison valable et sans indemnisation », explique Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG.
Autre point essentiel : un seuil de salaire minimum a été fixé. Aucun employeur ne pourra payer en dessous de ce montant. « Même si je ne peux pas encore dévoiler le montant avant la signature, le principe est là. Cela garantit un revenu décent aux travailleurs des médias », précise le syndicaliste, ajoutant que les employeurs auront toujours la liberté de payer plus, mais pas en dessous du seuil défini.
La convention impose aussi l’enregistrement de tous les employés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Une mesure importante, car de nombreux journalistes du privé travaillent sans couverture sociale, ce qui les prive de pension de retraite. « Ce droit est souvent ignoré, mais grâce à cette convention, il devient une obligation légale pour tous les patrons de presse », se réjouit le SPPG.
La convention ne protège pas seulement les employés. Elle prévoit aussi des garanties pour les employeurs, souvent pris au dépourvu par des départs soudains. « Désormais, un employé devra avertir son patron au moins un mois à l’avance avant de quitter son poste. Cela permet aux médias de mieux s’organiser », souligne Sékou Jamal Pendessa.
Le document de 84 pages pose enfin les bases d’une relation de travail équilibrée et encadrée dans les médias guinéens. Une fois signé, il deviendra obligatoire pour tous les organes de presse du pays. « Il ne reste plus que la signature du ministre du Travail. Ensuite, une commission de suivi veillera à ce que tout soit respecté », assure le SPPG.
Lamine Kaba
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