Ce mardi matin, les abords de la cour d’appel de Conakry ont une nouvelle fois été le théâtre d’un déploiement sécuritaire impressionnant. L’opposant politique Aliou Bah, président du MoDeL, comparaît en appel dans des conditions qui interrogent autant qu’elles crispent.
Arrivé tôt sous escorte, comme la semaine dernière, le leader politique, Aliou Bah a été accueilli par un dispositif strict. Ce n’est pas tant la présence des forces de l’ordre qui surprend, mais plutôt la rigueur quasi militaire des mesures d’accès à l’audience.
Pas de téléphones, pas de caméras, pas d’images. Voilà la règle du jour, martelée par des agents inflexibles. Même les journalistes, habituellement autorisés à capter quelques séquences ou sons pour les médias, doivent laisser de côté tout leur matériel s’ils veulent suivre les débats. Une exigence que beaucoup vivent comme une entrave à leur mission d’informer.

Mais ce ne sont pas que les professionnels des médias qui sont concernés. Plusieurs membres du parti MoDeL ont vu les portes de la salle d’audience se refermer devant eux, y compris la présidente de la section féminine du parti. Venue en compagnie d’autres militantes, elle n’a pu accéder aux lieux, malgré sa position officielle. Une scène qui en dit long sur le climat de méfiance qui entoure ce procès.
L’ambiance est tendue, presque silencieuse. Les visages sont fermés, les regards surveillent. Dans les couloirs de la cour, peu de mots s’échangent, comme si chacun craignait d’en dire trop, ou pas assez.
proguinee.org
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