Le procès de l’artiste guinéen Mohamed Seydouba Bangoura, alias Singleton, s’est ouvert ce mercredi 3 septembre 2025 au tribunal de première instance de Coyah. Poursuivi pour homicide involontaire à la suite d’un accident de la circulation ayant coûté la vie à un motocycliste le 28 août dernier, l’affaire retient l’attention de l’opinion publique.
Les faits rappelés à la barre
À l’audience, l’artiste a reconnu sa responsabilité et a présenté ses excuses à la famille de la victime, à la justice et à la nation. Il a expliqué qu’il circulait en compagnie de sa femme et de ses deux enfants lorsqu’il a percuté la moto dans un virage.
Selon ses déclarations, il n’a pas quitté son véhicule immédiatement par crainte de représailles, avant de rejoindre Conakry après avoir réparé un pneu endommagé. Singleton a affirmé ne pas rouler en excès de vitesse et a nié la présence d’éléments des forces spéciales à ses côtés, précisant qu’il était uniquement accompagné de sa famille.
Un pardon inattendu de la famille
Moment fort de l’audience, la famille Traoré, partie civile dans le dossier, a annoncé officiellement son désistement et a accordé son pardon à l’artiste. « Il y a une vie perdue que Singleton ne peut plus ramener. Tout ce que je peux, c’est de pardonner. Le Kountigui de la Basse Côte s’est déplacé pour nous demander pardon, et aujourd’hui il est là au procès. Au nom de la famille, je pardonne Singleton », a déclaré Mohamed Traoré, jeune frère du défunt.
Ce geste, accueilli avec émotion, a été perçu comme un tournant dans le déroulement du procès.
Des zones d’ombre persistent
Malgré ce pardon, plusieurs zones d’ombre demeurent autour des circonstances de l’accident. Lors de son témoignage, Mohamed Traoré a affirmé qu’un premier rapport évoquait l’implication de véhicules appartenant aux forces spéciales. La famille a également dénoncé une attitude jugée « désinvolte » de l’artiste au lendemain du drame, rappelant qu’une tentative de compensation financière avait été rejetée.
La décision attendue du tribunal
Le ministère public poursuit ses auditions et l’affaire reste en délibéré. Si le pardon de la famille pourrait peser dans la balance, la décision finale revient au tribunal de Coyah, qui devra établir les responsabilités et statuer sur les suites judiciaires de ce dossier.
Aliou Nasta
Discussion about this post