C’est un jeudi pas comme les autres à la Cour de Répression des Infractions économiques et financières (CRIEF). L’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, est revenu devant les juges pour la suite de son procès en appel. Au menu : argent, immeubles, bordereaux bancaires… et même des œufs !
Condamné en première instance pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment, l’ancien haut commis de l’État tente de se défendre pied à pied. Face à la cour, il a nié certaines accusations, assurant notamment ne posséder aucune école à Kankan, contrairement à ce que soupçonnent les enquêteurs. « Je suis rentré en Guinée avec 50 000 dollars », a-t-il lancé, précisant qu’une partie était en liquide, l’autre en nature.
Petit hic : quand le procureur Aly Touré lui a demandé les preuves (bordereaux de retrait), Dr Diané n’a rien pu présenter. Pas de papier, pas de trace. Le procureur a donc demandé que ces documents soient officiellement exigés.
Mais le moment inattendu de l’audience ? L’histoire de sa ferme avicole à Kankan. Oui, une ferme avec 12 000 poules pondeuses, produisant 200 alvéoles d’œufs par jour, vendus à 35 000 francs guinéens l’unité.
Du côté des avocats de l’État, ils demandent que les épouses, enfants et prête-noms du prévenu soient entendus, ainsi qu’une identification précise de certains immeubles contestés.
Me Almamy Samory Traoré, avocat de Diané, trouve la demande excessive. « On ne juge pas la famille ici ! » a-t-il lancé, tout en rappelant que ce sont des faits précis qui sont poursuivis.
La cour coupe la poire en deux : pas de comparution pour la famille, mais feu vert pour plusieurs personnes liées aux biens litigieux, dont le directeur de la DOCAD et certains proches associés.
Le procès est renvoyé au 22 mai.
Aliou
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