Plusieurs organisations de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International, Human Rights Watch, la FIDH, l’OGDH et l’AVIPA, ont adressé une lettre ouverte au président Mamadi Doumbouya pour lui demander d’annuler la grâce accordée à Moussa Dadis Camara. L’ancien chef de la junte guinéenne avait été condamné en juillet 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité, à la suite du procès historique sur le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry.
Les signataires estiment que la décision du 28 mars 2025, prise officiellement pour « raisons de santé » et au nom de la réconciliation nationale, viole à la fois le droit guinéen et les engagements internationaux du pays. Ils rappellent que la grâce a été prononcée avant même la fin de la procédure d’appel et sans transparence, suscitant incompréhension et colère chez les victimes et leurs familles.
Ces organisations soulignent que la Guinée a l’obligation de juger et de sanctionner les auteurs de crimes graves, et que la grâce accordée à Moussa Dadis Camara risque de renforcer l’impunité et d’affaiblir la crédibilité du processus judiciaire. Elles appellent les autorités à revenir sur cette décision et à garantir la poursuite de la procédure d’appel afin de respecter le droit des victimes à la vérité, à la justice et à réparation.
Aliou Nasta
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