Quand la pluie tombe à Conakry, ce n’est pas la fraîcheur qu’elle apporte. C’est la peur, l’angoisse et souvent, le deuil. Inondations, coulées d’ordures, maladies. Pour les habitants de certains quartiers de la capitale, chaque saison pluvieuse est un cauchemar qui se répète. Dar-es-salam, par exemple, n’est plus seulement un quartier.
C’est devenu le symbole d’un drame écologique et humain. Là-bas, la décharge géante – que certains surnomment « la montagne de la honte » – domine les habitations. Elle enfume, elle déborde, elle tue.
Ce n’est pas une image exagérée. Il y a quelques années, un éboulement d’ordures a coûté la vie à plusieurs personnes. Un épisode tragique qui hante encore les esprits. Et pourtant, aujourd’hui encore, la menace reste suspendue au-dessus des familles qui vivent à quelques mètres de cette bombe à retardement.
Dans d’autres quartiers, ce sont les caniveaux bouchés qui débordent, les ordures qui s’amoncellent faute de dépotoirs appropriés, les eaux usées qui envahissent les maisons. Des enfants qui pataugent dans des flaques contaminées. Des mères qui craignent les épidémies. Et toujours, cette même question : à quand une vraie solution ?
Le cri d’alarme est ancien. Mais cette fois, les autorités assurent avoir entendu. En effet, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le Premier ministre Amadou Oury Bah a d’abord évoqué la fermeture prochaine de la décharge de Dar-es-salam, sur la base d’études techniques menées par le cabinet Artelia. Une fermeture qui, selon lui, doit s’accompagner d’une revalorisation écologique du site. « On va la reverdir pour que ce soit un havre de paix », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant la toxicité des fumées et le danger permanent pour les riverains.
Il a ensuite abordé l’autre pan du défi : l’assainissement général de la capitale. Pré-collecte, collecte, traitement… Un système structuré devrait bientôt voir le jour. Le chef du gouvernement espère que les premières entreprises seront sélectionnées d’ici fin juillet. Un cap stratégique, selon lui, pour « assurer la survie humaine » et préserver l’environnement marin.
Aliou Nasta





























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