Plusieurs commerçants sont massivement descendus dans la rue hier, lundi, pour dénoncer leur déguerpissement du marché de Bantounka 1, situé dans le quartier Cosa, et réclamer le départ du président de la délégation spéciale de la nouvelle commune de Lambandji. Vingt-quatre heures plus tard, Fafa M’bira Mané, le principal concerné, sort de son silence. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, il répond à ses détracteurs.
Arborant une banderole ainsi que des pancartes affichant des slogans tels que « À bas l’opérateur corrompu », les manifestants accusent le président de la délégation spéciale de Lambandji d’agir dans son propre intérêt. Ce mardi, le maire de la nouvelle commune décide donc de réagir en convoquant la presse. Une occasion pour lui de répondre aux accusations qui se multiplient à son encontre ces derniers temps. « Le marché a été baillé un an avant mon arrivée à la tête de cette délégation spéciale de Lambandji. Cela est dû au manque de recettes, qui sont très faibles. L’État attribue des espaces, certains les construisent et en font des habitations, puis refusent de payer leur dû à la commune, propriétaire de l’espace. Donc, si cela ne fonctionne pas avec un administrateur, la loi permet d’attribuer le marché à un individu qui respectera les engagements financiers pris avec la collectivité », explique Fafa M’bira Mané, président de la délégation spéciale de Lambandji.
Les manifestants fondent leurs revendications sur le fait que le terrain où se trouve le marché leur aurait été octroyé il y a trente ans par le chef de quartier de l’époque. Une information que le maire ne nie pas, tout en apportant des précisions. « J’ai été inspecteur général adjoint de la décentralisation. J’ai sillonné 303 communes rurales de Guinée et les 41 communes urbaines. Tous les marchés créés le sont soit par un notable, soit par un groupe de notables qui décident de consacrer un espace au commerce pour soulager les femmes et les enfants contraints d’aller loin pour vendre ou acheter. Cette initiative individuelle devient ensuite collective et fait l’objet d’un procès-verbal de reconnaissance par le quartier ou la commune, ce qui transforme l’espace en un équipement collectif. Dans d’autres cas, un marché naît suite à un lotissement où un espace est affecté à la collectivité. L’État a mis en place la décentralisation, mais certains s’en servent pour s’enrichir au détriment de l’État. Notre mission est donc de récupérer ces domaines et de les réintégrer dans le patrimoine public », rappelle le président de la délégation spéciale de Lambandji.
Selon le maire, contrairement aux faibles recettes perçues actuellement, le marché modernisé avec le nouveau bailleur générera des revenus de 85 millions de francs par mois. En outre, d’après Fafa M’bira Mané, la modernisation de ces marchés permettra aussi de lutter contre la débauche des mineurs et contribuera au démantèlement des réseaux de banditisme.
Aliou
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