Le discours de Nouvel An du président de la transition, Mamadi Doumbouya, continue de susciter des réactions vives au sein de la classe politique guinéenne. Parmi les voix critiques, celle de Souleymane Souza Konaté, Président de la Commission Communication de l’ANAD (Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique) a retenu l’attention.
Dans une déclaration publiée après l’allocution présidentielle, Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo, a exprimé son scepticisme quant aux annonces faites par le chef de l’État, estimant qu’elles ne marquent aucune avancée significative dans le processus de transition en cours.
L’annonce de la reprise des activités politiques, après des mois d’interdictions systématiques des manifestations, a été qualifiée de « tardive et insuffisante » par le responsable de l’ANAD. Selon lui, cette mesure ne parvient pas à réparer les injustices subies par les citoyens, ni à apaiser les frustrations populaires accumulées depuis le début de la transition.
Souleymane Souza Konaté a rappelé que cette interdiction des manifestations constituait une violation de la Charte de la transition et des conventions internationales ratifiées par la Guinée. Il a dénoncé une gestion inéquitable des droits fondamentaux, soulignant que, pendant que l’opposition était muselée, des événements politiques en faveur du régime continuaient d’être organisés sans restriction.
Au-delà de cette levée des interdictions, le discours du Général Mamadi Doumbouya a déçu par l’absence d’engagements concrets. « Le peuple attendait des gestes forts, notamment une réaffirmation claire des promesses du 5 septembre 2021, selon lesquelles ni le président de la transition, ni les membres des organes de la transition ne seraient candidats aux prochaines élections », a souligné M. Konaté.
Par ailleurs, il a critiqué l’annonce d’un référendum en 2025, qualifiée de « répétition sans conviction »d’engagements déjà entendus. L’absence d’un calendrier précis pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel alimente, selon lui, les doutes sur la sincérité du processus.
Pour ce cadre de l’UFDG, le discours de Mamadi Doumbouya laisse planer des soupçons quant à une éventuelle candidature déguisée du chef de la transition. « Les garanties d’intangibilité sur la non-candidature n’apparaissent pas dans le projet de nouvelle Constitution », a-t-il ajouté.
Face à ce qu’il qualifie de « rendez-vous manqué », Souleymane Souza Konaté appelle à une transition civile axée sur un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Selon lui, le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) a perdu toute crédibilité pour conduire le pays vers des élections transparentes et inclusives. Pour l’ANAD et les forces vives de la nation, le discours de Nouvel An ne répond pas aux aspirations profondes du peuple guinéen. « C’est un signal alarmant pour l’avenir », conclut-il.
Aliou
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