La Guinée, à l’instar de nombreux pays, a célébré hier mardi 10 décembre 2024 la Journée mondiale des droits de l’homme, un domaine encore marqué par d’importants défis. Bien que des avancées notables, comme le procès historique des massacres du 28 septembre, soient à saluer sous le régime actuel, les préoccupations persistent quant à la situation des libertés fondamentales et des droits humains dans le pays.
Selon la présidente de l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA), le travail accompli pour obtenir justice pour les victimes des événements du 28 septembre 2009 représente « un premier pas ». Asmaou Diallo souligne cependant qu’il reste beaucoup à faire, notamment en matière de réparations pour les victimes. « Le bilan est vraiment positif pour nous et là je peux dire que nous continuons encore et toujours le combat parce qu’il est loin de finir », a indiqué la présidente de l’AVIPA.
D’autres activistes déplorent une régression des droits et libertés en Guinée. C’est le cas par exemple de la présidente de l’ONG Women Hope Guinée qui a critiqué les arrestations « arbitraires » et les restrictions des libertés. « Nous voyons ce qui se passe des arrestations arbitraires, des tueries, la liberté d’expression, de manifestation qui est confisquée, la liberté d’association également et tant d’autres droits qui sont confisqués. Aujourd’hui on a tendance, on a l’impression qu’on est en train de reculer plutôt que d’avancer », a fait remarquer Fatoumata Diaraye.
Les activistes appellent le gouvernement à respecter ses engagements internationaux et à œuvrer pour la protection des droits humains. Pour sa part, le président de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme (OGDH) fustige les disparitions forcées et appelle les autorités à respecter les lois. « Imaginez quelqu’un qui est venu dire bon nous venons relever le défi des violations des droits de l’homme et qu’on vienne on fait pire. C’est préoccupant. Nous demandons au gouvernement, l’actuel premier ministre est l’un des pionniers des droits de l’homme en Guinée. L’actuel président du CNT est l’un des pionniers de la société civile. Qu’il rectifie le tir, qu’il accepte que les lois soient appliquées dans ce pays, qu’on respecte les lois », a lancé Souleymane Bah.
Malgré quelques progrès, le chemin vers une justice équitable et le respect des libertés reste long en Guinée. Selon l’activiste juridique Balla Beavogui, les libertés publiques restent fortement restreintes dans le pays. « Les droits de manifester et de réunion sont aujourd’hui très restreints, voire interdits sur toute l’étendue du territoire national », a déploré également le défenseur des droits humains.
Oury
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