Ce mardi matin, l’ambiance était bien différente à la Centrale Thermique de Tombo. Pas de bruits de machines, pas de routine habituelle. À la place, un petit attroupement des travailleurs devant les locaux, des pancartes en main, et des visages marqués par la lassitude mais aussi par la détermination.
Les prestataires de la centrale ont décidé de mettre leur travail en pause. Pas par caprice, mais parce qu’ils estiment qu’après des années de service, le minimum qu’on leur doit, c’est un peu de reconnaissance. « Moi, ça fait 14 ans que je suis ici. On a toujours répondu présent, même dans les conditions les plus dures », raconte un travailleur. Ce qui a mis le feu aux poudres ? Un récent processus de recrutement qui, selon eux, aurait laissé de côté les anciens au profit de nouveaux visages mieux connectés.
Ils parlent d’un test d’embauche « pas très clair », où certains auraient été choisis d’avance. « On a l’expérience, on connaît la Centrale par cœur, mais on nous préfère des gens qui viennent d’arriver… juste parce qu’ils connaissent quelqu’un ? », s’indigne une manifestante.
Mais ce n’est pas tout. Leur salaire aussi fait grincer des dents. Officiellement, il est de 3 600 000 francs guinéens. Dans les faits ? Ils disent ne toucher que la moitié. Le reste serait ponctionné par la Direction et un cabinet externe.
Face à l’absence de réponse de la Direction, les prestataires ont tenté leur chance ailleurs : direction le Ministère de l’Énergie. Là aussi, ils espèrent qu’on les écoutera. « On ne demande pas la lune. Juste d’être intégrés, considérés, et traités équitablement », résume un autre.
Côté Direction, le mot d’ordre pour l’instant, c’est le silence. Un cadre, en coulisses, assure simplement que le test de recrutement s’est déroulé selon les règles. Les recalés ? « Ils n’ont pas eu les résultats attendus », glisse-t-il.
Aliou
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