Élections en décembre ? Le MoDeL n’y croit pas une seconde

Le MoDeL ne mâche pas ses mots. Ce samedi, lors de son habituelle assemblée générale, le parti est revenu sur un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre cette semaine : la déclaration du Premier ministre Amadou Oury Bah, depuis Abidjan, annonçant la tenue des élections législatives et présidentielles en décembre 2025.

Une annonce qui laisse les responsables du MoDeL perplexes. Pour eux, difficile de comprendre pourquoi une information aussi importante a été livrée à l’extérieur du pays, et surtout, sans acte officiel pour la soutenir. « La sortie d’une haute personnalité d’un pays sur une question aussi sensible pour juste dire ce que l’auditoire veut entendre n’honore pas notre pays », a réagi Moïse Diawara, le porte-parole du parti.

Et ce n’est pas qu’une question de forme. Le fond aussi pose problème. Pour le MoDeL, il est tout simplement impossible d’organiser des élections crédibles d’ici décembre. Le climat politique actuel, selon eux, ne s’y prête pas du tout. « Aujourd’hui, mes prédécesseurs l’ont déjà dit, moi j’ai des doutes sur la tenue de ces élections-là, parce que les préalables ne sont pas du tout pris en compte. Et aussi, les acteurs sont exclus. Peut-être qu’ils ont leurs propres compétiteurs, donc l’avenir nous édifiera », ironise Moise Diawara.

Le parti dénonce un contexte où plusieurs figures politiques sont soit en exil, soit empêchées d’exercer librement leurs activités. Et certains sont carrément derrière les barreaux. Pour Moïse Diawara, c’est tout sauf normal. « Quand on parle d’un processus électoral, il y a toujours des préalables. Mais le pire dans le contexte guinéen, c’est que ceux qui sont même censés compétir sont aujourd’hui en difficulté, créés par le pouvoir en place », a dénoncé le porte-parole.

Le MoDeL en sait quelque chose : son président, Aliou Bah, est en détention depuis janvier. Le verdict de son procès en appel est attendu pour le 28 mai. En attendant, le parti prépare un sit-in prévu samedi prochain pour mobiliser ses militants et maintenir la pression.

Oury