Le 25 juin dernier, une tentative d’enrôlement de l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo à Abidjan a tourné court. Plusieurs jours de silence plus tard, les autorités guinéennes ont brisé leur mutisme. Mais loin d’éclaircir la situation, leurs explications soulèvent davantage de questions.
En séjour en Côte d’Ivoire, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’est rendu à Treichville, puis à l’ambassade de Guinée, pour tenter de s’inscrire sur la liste électorale. Selon son entourage, il s’est présenté muni de tous les documents nécessaires : carte consulaire, passeport ordinaire valide, acte de naissance biométrique et ancien passeport diplomatique. Pourtant, à deux reprises, l’accès à l’enrôlement lui a été refusé.
Face à l’émoi que ce rejet a suscité, notamment dans les rangs de l’opposition, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a réagi depuis Paris. Pour lui, la faute revient à Cellou Dalein Diallo lui-même, qu’il accuse de s’être présenté sans carte consulaire — document exigé pour tout Guinéen de la diaspora souhaitant s’enrôler. Il évoque également des préoccupations sécuritaires liées à l’instabilité régionale.
Mais cette version contredit frontalement celle du principal concerné. Pour Cellou Dalein, tout était en règle. Alors, s’agit-il d’un cafouillage administratif ou d’une exclusion politique déguisée ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c’est que cet incident ravive les tensions autour du processus électoral, dans un contexte où la confiance entre opposition et autorités est déjà fragilisée.
En attendant, le flou demeure, et l’opinion s’interroge : l’État guinéen applique-t-il les règles de manière uniforme, ou certaines figures sont-elles ciblées ? Le cas de Cellou Dalein risque d’alimenter le débat pendant encore longtemps.
Oury Bah
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