Présentée ce vendredi 30 mai 2025 à la presse par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Hadja Fatoumata Domani Konaté, dite Hadja Nani, fait face à de graves accusations : avoir escroqué 416 candidats au pèlerinage à La Mecque. D’après les premiers éléments de l’enquête, elle aurait perçu en moyenne 65 millions de francs guinéens par personne, soit plusieurs milliards au total.
Lors de cette présentation, Hadja Nani a reconnu avoir collecté les fonds, mais elle réfute toute intention frauduleuse. Elle affirme avoir été induite en erreur par un groupe de jeunes se présentant comme des organisateurs expérimentés du Hajj. Ces individus, dont un certain Issa et un autre nommé Sékou, l’auraient approchée avec des documents officiels et des allusions à des relations supposées avec la mère du président de la transition. Ces éléments ont suffi, selon elle, à la convaincre de la légitimité de leur projet. « Je croyais sincèrement que tout était en règle. C’est Sékou qui me rassurait à chaque étape, même quand les pèlerins ont commencé à s’inquiéter », a-t-elle déclaré, visiblement émue. Elle dit avoir inscrit 30 membres de sa propre famille, persuadée qu’il s’agissait d’une opération fiable.
Les enquêteurs ont retrouvé 380 passeports en sa possession. Malgré l’ampleur de la fraude, Hadja Nani continue d’affirmer son innocence. « Je ne savais pas que c’était une escroquerie. L’argent que j’ai à la banque, c’est ma part. Que le président l’utilise pour aider les pèlerins », lance-t-elle.
Elle reconnaît cependant que certains candidats ont versé entre 30 et 45 millions de francs guinéens. Elle explique que face à la panique des pèlerins, elle a tenté d’obtenir des réponses de ses contacts, qui lui auraient garanti que les documents nécessaires se trouvaient « à la présidence ».
Acculée par la pression, Hadja Nani dit s’être réfugiée « au marché », sans volonté de fuite. « Je ne me suis pas cachée. C’est juste que j’étais dépassée par la situation », a-t-elle indiqué.
Trois autres personnes liées à cette affaire ont également été interpellées. Leur dossier est désormais entre les mains du Tribunal de Première Instance de Mafanco. Quant à Hadja Nani, elle continue de désigner ses anciens collaborateurs comme les véritables responsables, insistant sur le fait que les uniformes et les vaccins auraient été pris en charge par eux.
Lamine Camara
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