En tant que journaliste et avant tout citoyen, je considère qu’il est de mon devoir de dénoncer toute forme de triche, surtout quand il s’agit d’un sujet aussi crucial que l’éducation. C’est dans cet esprit que j’écris ces lignes, pour alerter les surveillants d’examen, et participer, à mon échelle, à la lutte contre la fraude.
Il y a quelques jours, sur mon chemin, alors que je roulais sur ma moto dans un couloir de rue au quartier de Nongo Conteyah, détérioré par la pluie, j’ai dû emprunter une bretelle pour éviter l’eau souillée. C’est là que je suis tombé sur une scène pour le moins inattendue. D’abord, je croyais qu’il s’agissait simplement d’un regroupement de jeunes candidats à la sortie des épreuves. Mais très vite, je me suis rendu compte qu’il n’en était rien.
Devant moi, des élèves – certains en uniforme, d’autres en civil – étaient en pleine préparation. Non pas pour réviser, mais pour tricher. Et la méthode utilisée était aussi discrète qu’astucieuse : des mouchoirs à jeter, les fameux klunex. Sur ces morceaux de papier blanc, ils recopiaient minutieusement les éléments qu’ils comptaient introduire en salle d’examen.
Lorsque je me suis approché, ils m’ont vu. Ils ont aussitôt suspendu leur activité, faisant mine de me céder le passage. Mais le regard que nous avons échangé disait tout : ils savaient que j’avais compris ce qu’ils faisaient. De mon côté, j’ai poursuivi mon chemin, sans dire un mot.
Je prends aujourd’hui la plume pour que ce genre de pratiques ne passe pas inaperçu. Il est impératif que les surveillants, en plus de contrôler les téléphones et les documents visibles, portent une attention particulière aux objets banals, comme les mouchoirs. Car même ces petits bouts de papier peuvent cacher de grandes tricheries.
Aliou Nasta, journaliste
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