Le gouvernement de transition guinéen, par la voix de son Premier ministre Amadou Oury Bah, a récemment dévoilé un ambitieux plan de développement des infrastructures portuaires et ferroviaires. L’objectif affiché est clair : faire de la Guinée un hub régional capable de desservir les pays enclavés comme le Mali et le Burkina Faso, tout en connectant ses ports aux grandes économies d’Afrique de l’Ouest.
Lors de cette rencontre de haut niveau réunissant les directeurs généraux des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le premier ministre Amadou Oury Bah a promis la construction de nouveaux ports en eaux profondes et l’expansion du réseau ferroviaire guinéen. « L’axe du trans-guinéen pourrait un jour atteindre la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré, évoquant également le tracé Conakry-Kankan, en sommeil depuis des décennies.
La Guinée, selon lui, vise à transformer son territoire en un corridor stratégique pour les échanges commerciaux sous-régionaux. Cette vision inclut un rôle accru pour ses ports, qu’elle souhaite rendre accessibles à ses voisins enclavés, perçus désormais comme des hinterlands naturels.
Si ces projets promettent de dynamiser l’économie guinéenne et de renforcer son intégration régionale, plusieurs obstacles majeurs subsistent. Les infrastructures actuelles du pays sont vétustes, et les projets ferroviaires antérieurs, tels que le trans-guinéen, ont été ralentis par des difficultés financières et logistiques.
De plus, la mise en œuvre de ces grands chantiers nécessitera des investissements colossaux. La question se pose alors : la Guinée dispose-t-elle des moyens de ses ambitions ? Ou s’appuiera-t-elle sur des partenariats étrangers, avec les risques de dépendance économique que cela implique ?
Dans un contexte de transition politique, ces annonces peuvent également paraître comme des outils de légitimation. Le gouvernement de Mamadi Doumbouya cherche à montrer qu’il travaille pour un avenir prospère, mais attention, encore une fois il faut le rappeler, les promesses non tenues risquent de saper la confiance des citoyens.
Aliou Nasta
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