Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 10 mai, le leader du Bloc Libéral, Faya Millimouno, a pris la parole sans détour sur la conduite de la transition actuelle en Guinée. Et selon lui, le pouvoir du CNRD n’échappe pas aux vieux travers qu’il promettait pourtant de corriger.
Avec un ton dissimulé dans un franc-parler, l’opposant a commencé par rappeler les raisons qui ont, selon lui, conduit à la chute du régime d’Alpha Condé : une administration verrouillée, un climat tendu, des libertés restreintes. « On sait ce qu’a coûté le régime du RPG : des morts, des prisons pleines, des frontières fermées… C’est ce ras-le-bol qui a mené au 5 septembre », a-t-il déclaré.
Mais pour lui, la transition née de ce soulèvement semble avoir perdu sa boussole. Il cite les engagements initiaux du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, notamment sur la dépolitisation de l’administration. « C’est lui qui a dit, ce n’est pas nous : l’administration est trop politisée. Et maintenant ? On peut se demander si ça a vraiment changé », a-t-il interrogé les quelques militants présents à l’assemblée générale de son parti.
Faya Millimouno a notamment critiqué les manifestations de soutien au CNRD organisées dans certaines villes du pays, qu’il considère comme des mobilisations orchestrées à des fins politiques. « Quand on met tout en pause entre Conakry et Boké pour remplir les rangs d’un meeting, et que des fonctionnaires sont envoyés comme s’ils étaient sous ordre militaire, c’est de la politisation pure et simple », a-t-il dénoncé.
Pour lui, la dépolitisation promise est encore loin d’être une réalité. « On pensait tourner une page, mais on est peut-être en train d’écrire un chapitre encore plus inquiétant », a-t-il lancé en guise de conclusion.
Aliou
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