À l’approche du Ramadan et du Carême, période où les marmites tournent à plein régime, le gouvernement guinéen et les opérateurs économiques ont signé un accord sur la fixation des prix des denrées de première nécessité. Une initiative censée soulager les consommateurs, sauf que… tout le monde n’est pas convaincu. L’Union pour la défense des consommateurs en Guinée crie à l’injustice.
Signé le jeudi 20 février par la Direction Générale des Douanes, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée, ainsi que la Direction Nationale du Commerce Intérieur, ce protocole vise à encadrer les prix du riz, de la farine, du sucre, de l’huile végétale, du poulet et de la viande. Mais pour Mbany Sidibé, président de l’Union pour la défense des consommateurs, l’accord est trop fragile. « Très malheureusement, nous avons constaté que non seulement au niveau de la conjoncture internationale, le prix du riz avait totalement baissé, mais que le protocole d’accord était déjà caduque. Nous avons demandé un audit et une renégociation à la baisse », indique-t-il.
Conakry et le reste du pays : deux poids, deux mesures ?
Le protocole prend en compte les coûts de transport en dehors de Conakry, basés sur une tarification datant de 2022. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, selon Mbany Sidibé, qui estime que l’intérieur du pays est tout simplement mis sur la touche. « Si vous fixez les prix uniquement pour Conakry, alors que l’intérieur du pays est soumis à des coûts de transport variables et souvent incontrôlables, les consommateurs des autres régions sont tout simplement abandonnés. C’est très grave ! Nous demandons que le prix du riz soit plafonné à Conakry soit également appliqué sur l’ensemble du territoire », lance-t-il avant de proposer plutôt un prix unique sur toute l’étendue du territoire, comme c’est le cas pour le carburant.

Pour éviter que cet accord ne soit qu’un effet d’annonce, Mbany Sidibé appelle le ministère du Commerce à revoir la répartition des marges afin d’impliquer davantage les détaillants, grossistes et semi-grossistes. Il suggère également que la police et la gendarmerie veillent à l’application des prix fixés.
Aliou
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