Forum sur la presse : la HAC plaide pour l’assainissement du secteur médiatique

Le décor est planté. Hier lundi, la HAC (Haute Autorité de la Communication) a lancé les hostilités – pacifiques, bien sûr – d’un forum national pas comme les autres, consacré à l’avenir de la presse en Guinée. Les regards étaient tournés vers la grande question du moment : où va le journalisme guinéen ?

Et autant dire que le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, n’y est pas allé par quatre chemins. En marge de la cérémonie d’ouverture, face à une salle pleine de journalistes, il a sorti ce que certains appellent « les vérités qui fâchent », mais qui font aussi avancer. « L’avenir de la presse en Guinée se construit aujourd’hui », a-t-il lancé.

Puis, sans langue de bois, il a mis les pieds dans le plat. « N’ayons pas peur des mots, la presse a été infiltrée par des individus à la recherche du gain facile, parfois dans la malhonnêteté. Ce sont les premiers corrompus, alors qu’ils prétendent dénoncer la corruption », a lâché le patron de la HAC.

Mais le président de la HAC ne s’est pas contenté de pointer du doigt. Il a aussi appelé les professionnels sincères à relever la tête et à reprendre le contrôle de leur maison. « Nous devons les sortir de nos rangs. Nous devons assainir nos rangs pour nous faire respecter, pour nous faire écouter, pour nous faire entendre », a-t-il exhorté

Au-delà de ces déclarations fortes, ce forum se veut un espace d’échanges pour poser les vraies questions : comment lutter contre la précarité ? Comment regagner la confiance du public ? Et surtout, comment protéger la presse de la désinformation galopante ? « Si des entreprises de presse sont régulièrement établies, si des journalistes exercent en toute responsabilité leur profession, je n’ai aucun doute que les autorités que je connais vont les soutenir, vont les appuyer », a-t-il assuré.

La cérémonie a aussi été marquée par la remise de cartes de presse professionnelles à plusieurs journalistes. Parmi les récipiendaires, une figure respectée : Souleymane Diallo du Lynx, salué pour sa contribution inestimable à une presse indépendante et rigoureuse. Une ovation méritée.

Aliou