C’est officiel : Moussa Dadis Camara a obtenu sa grâce. Le décret signé par le Général Mamadi Doumbouya ne cesse de faire réagir, et les débats s’enflamment. Parmi les voix les plus critiques, celle de l’honorable Mohamed Lamine Kamissoko, du RPG Arc-en-ciel, ne passe pas inaperçue. Rencontré ce samedi 29 mars 2025 au siège de son parti, il ne cache pas sa déception.
Pour lui, cette décision est une pure stratégie politique visant à séduire une partie de la population. Mais il reste sceptique sur l’efficacité de la manœuvre. « C’est quelque chose dont on entend parler depuis 4, 5, voire 6 mois. On a dit qu’il fallait gracier Dadis en échange de l’adhésion du peuple de la Forêt à la cause de Mamadi. Ils ne peuvent pas manipuler le peuple. On comprend tout cela », lâche-t-il.
Dadis Camara, condamné après le procès du massacre du 28 septembre 2009, retrouve ainsi une liberté conditionnelle pour raisons de santé. Mais Kamissoko ne voit pas cela d’un bon œil. « D’autres prisonniers malades n’ont pas bénéficié de la même clémence », souligne-t-il, dénonçant une justice à deux vitesses.
L’ancien député du RPG ne croit pas à un bouleversement politique. « Dadis n’a pas de parti, il n’est pas un leader politique. Il ne peut pas entraîner toute la Forêt avec lui », estime-t-il.
Et que dire des victimes du 28 septembre ? Pour Kamissoko, la juxtaposition de cette grâce avec l’annonce d’indemnisations sent le calcul politique à plein nez. « Si les morts du 28 septembre pouvaient se réveiller, ils se dresseraient contre Mamadi. Les familles aussi auraient pris position contre cette décision », conclut il.
Aliou
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