La grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte condamné à 20 ans de prison, ne laisse personne indifférent. Entre indignation et soutien, la décision du président de la transition, Mamadi Doumbouya, alimente les débats sur la scène nationale et même internationale.
En tout cas du côté des Nations Unies, la réaction ne s’est pas fait attendre. Par la voix de son porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l’homme, Seif Magango, l’organisation a exprimé de vives préoccupations. « Cette mesure sape les procédures judiciaires nationales et contrevient aux principes internationaux des droits de l’homme », a-t-il déclaré ce mardi 1ᵉʳ avril.
Les inquiétudes portent notamment sur le respect du droit des victimes à des recours effectifs et sur la nécessité pour un État de garantir la justice. L’ONU estime que cette grâce risque de renforcer l’impunité et porte un coup à l’État de droit en Guinée. « Cette décision devrait être annulée », a insisté Magango, rappelant que les obligations internationales en matière de droits humains ne sauraient être contournées.
Condamné pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry – une tragédie où au moins 150 manifestants ont été tués et des centaines de femmes violées –, Dadis Camara symbolise un passé que les Nations Unies, et surtout les victimes, n’ont pas oublié.
Aliou
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