La grâce présidentielle accordée au capitaine Moussa Dadis Camara continue de faire réagir. Parmi les voix qui s’élèvent, celle du reggaeman et activiste Elie Kamano ne passe pas inaperçue. Fidèle à son style à lui, il voit derrière cette décision une manœuvre politique bien orchestrée.
Pour lui, cette grâce ne serait qu’un stratagème visant à garder l’ancien chef de la transition dans l’orbite du pouvoir en vue des prochaines échéances électorales. « L’histoire me donnera raison pour une seconde fois, mon capitaine », lance-t-il, en écho à ses précédents avertissements sur l’issue du procès des massacres du 28 septembre 2009.
Dans une publication sur son compte Facebook au ton incisif, Elie Kamano dépeint un scénario où Dadis Camara serait utilisé à court terme avant d’être éloigné du pays. « Vous allez fumer le calumet de la paix avec eux juste le temps de passer les élections. Le temps de leur vendre vos parents comme du bétail à vil prix (…) et ensuite vous ne servirez plus à rien », prévient-il à l’ancien président de la transition en 2009.
À défaut d’un retour en prison, il prédit un exil forcé. « Ils mettront des moyens à votre disposition et vous ferez exiler loin du pays, c’est à 6 mille kilomètres que vous irez jouir de votre liberté », ajoute-t-il dans l’espoir que Dadis Camara puisse comprendre.
Pour l’artiste engagé, la cohabitation entre l’ex-homme fort du CNDD et les actuelles autorités s’annonce compliquée. « Il ne peut y avoir deux capitaines dans un bataillon », glisse le reggeaman exilé.
Toutefois, même s’il dit ne pas être contre la libération de Dadis Camara, le chanteur fustige néanmoins ce qu’il considère comme un « deal machiavélique » dont les véritables conséquences, selon lui, n’ont pas encore fini de se dessiner.
Aliou
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