Plus de 2.500 ouvriers des chantiers de construction des logements sociaux de Koloma ont cessé le travail ce lundi 3 juin 2025 pour protester contre leurs conditions salariales et la sous-traitance. Scandant des slogans tels que « Waligbo kobriribè » (« on souffre avec la sous-traitance »), ils dénoncent de faibles rémunérations pour plus de huit heures de travail par jour.
« Nous subissons et nous risquons nos vies pour travailler ici. Malgré tout, nous n’arrivons pas à satisfaire les besoins de nos enfants et ceux de nos familles respectives », a déclaré le porte-parole Ibrahim Sory Camara.
Ce dernier rappelle que ces ouvriers ont participé à la construction de nombreux édifices publics majeurs du pays, tels que le palais présidentiel, la banque centrale ou encore le palais du peuple, et réclame un salaire permettant de vivre dignement. « Ce que nous demandons, ce n’est ni un privilège ni un cadeau, ce sont nos droits » ajouté Ibrahim Sory Camara.
La colère des ouvriers vise principalement la sous-traitance, qu’ils accusent d’être à l’origine de leurs conditions précaires. « C’est la sous-traitance qui nous met dans tout ça, nous ne voulons pas de sous-traitance. Nous sommes avec trois sociétés : ARE, ITRAGEC et GTI », expliquent-ils.
Kerfala Bangoura, responsable syndical, insiste sur la détermination des grévistes. Pour lui, cette manifestation est motivée par une volonté de s’adresser directement au président Mamadi Doumbouya « et à la société ACC pour dire que nous ne reprendrons pas le service sauf l’intervention du président. Aucune négociation n’est acceptée ».
Le bureau directionnel du chantier n’a pas souhaité commenter la situation, tandis que les forces de l’ordre étaient sur place pour sécuriser la zone.
Ibrahima Camara
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