Sur le plateau de France 24 hier lundi 17 mars 2025, Ibrahima Diallo, responsable au sein du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) n’a pas pris de gants pour dire ce qu’il pense de la situation en Guinée. Selon lui, l’évaluation des partis politiques récemment publiée par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation n’est qu’une belle façade pour masquer un projet bien plus ambitieux : préparer la voie à la candidature du général Mamadi Doumbouya.
En effet, selon l’activiste, la transition qui était perçue au départ comme étant un processus normal et régulier pour le retour à l’ordre constitutionnel, s’est progressivement transformée en confiscation de pouvoir. “Nous constatons aujourd’hui en Guinée que la majorité de la population qui est en opposition avec la junte vit dans la terreur. Aujourd’hui, nous avons des médias qui sont fermés, nous avons des citoyens qui ne peuvent pas s’exprimer librement au risque d’aller en prison ou d’être victime de disparition forcée. Nous avons également des partis politiques qu’on dissout et qu’on interdit les activités sur le terrain. Le président de la transition, lors de son adresse à la nation, avait déclaré que les activités politiques sont libres maintenant sur l’ensemble du territoire national, mais fort malheureusement, les manifestations sont toujours interdites quand il s’agit du FNDC et de l’opposition ou encore des citoyens opposés à la junte », a-t-il lancé, sans détour.
Et d’après le compagnon de Foniké et de Billo Bah, deux responsables du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) enlevés, pendant que l’opposition se bat pour exister, les partisans du pouvoir, eux, ont le champ libre. » tous les jours des partisans de la junte qui sont dans les rues à Conakry, à l’intérieur du pays, et qui sont encadrés par la junte, les policiers et les gendarmes, pour faire la propagande à l’effet d’accompagner la candidature de Mamadi Doumbouya. L’opposition ne peut pas faire campagne et la junte, elle, mobilise ses partisans partout. Les manifestations sont interdites depuis le mois de mai 2022, personne ne peut manifester en Guinée si vous êtes opposés à la junte au pouvoir. Donc toutes les manifestations qu’on organise se soldent par des morts et des blessés et parfois des citoyens qui sont envoyés en prison », déplore-t-il.
Bref, pour Ibrahima Diallo, le match est loin d’être équilibré. D’un côté, un pouvoir qui verrouille tout, et de l’autre, une opposition qui joue en terrain miné. Et pendant ce temps, les Guinéens assistent, impuissants, à un scénario qui leur semble déjà bien connu.
Aliou
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