Kassory Fofana condamné : ses avocats ne comptent pas lâcher l’affaire

L’affaire Kassory Fofana continue de faire couler beaucoup d’encre. Condamné le 25 février 2025 par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), l’ex-Premier ministre guinéen fait face à de vives contestations de la part de sa défense. Ce vendredi 7 mars, ses avocats ont dénoncé une série « d’irrégularités graves » entachant, selon eux, la légitimité du verdict.

Parmi les points soulevés par Me Dinah Sampil, l’un des avocats de Kassory, figure la présence d’un même juge à deux étapes du dossier. « Une violation manifeste du principe selon lequel un juge ne peut pas se prononcer deux fois sur la même affaire », a-t-il déclaré, pointant du doigt une potentielle atteinte au principe du non bis in idem.

Les avocats contestent également l’interprétation faite par la cour de l’absence de leur client. Selon eux, Kassory Fofana, souffrant de graves problèmes de santé, était dans l’incapacité physique de se présenter au tribunal. « Comment peut-on affirmer qu’un malade incapable de se déplacer ait refusé de comparaître ? », s’est insurgé Me Sampil, dénonçant une décision « non fondée et dangereuse ».

Sur le fond du dossier, la défense affirme que les accusations de détournement de fonds, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent ne reposent sur aucune preuve concrète. « Aucun montant précis d’argent de l’État guinéen n’a été retrouvé dans ses comptes », soulignent les avocats, qui jugent les allégations « infondées ».

Enfin, l’état de santé de Kassory Fofana reste une source d’inquiétude. Détenu depuis avril 2022, il ne recevrait pas les soins médicaux adaptés à sa condition. « Il ne reçoit que des calmants pour supporter la douleur, mais son état s’aggrave de jour en jour », alertent ses avocats, qui réclament son évacuation médicale.

Le collectif de défense compte aller en appel pour faire annuler cette décision qu’il juge « injuste et erronée ». « Nous sommes convaincus que cette décision sera corrigée en appel », assurent-ils, déterminés à poursuivre le combat judiciaire.

Mohamed Camara