A Kindia, les centres commerciaux poussent comme des champignons, mais ce développement semble exclure les plus démunis. Une dizaine de ces infrastructures sont actuellement en construction, souvent au détriment des petits commerçants et vendeuses de condiments. Une situation que le président de la Chambre préfectorale de commerce, d’industrie et d’artisanat de Kindia dénonce avec vigueur.
Dans une interview qu’il a accordé ce mardi 26 novembre 2024, Ousmane Bodje Baldé a critiqué les pratiques des bailleurs qu’il accuse de fixer arbitrairement des prix de location inabordables pour la majorité des commerçants. Selon lui, ces nouveaux centres commerciaux sont souvent érigés sur des hangars démolis, jadis occupés par des vendeuses et commerçants à faibles revenus. « Nos concessionnaires, surtout ceux qui louent ou achètent des terrains, veulent récupérer leurs investissements d’un seul coup. Cela pousse à fixer des tarifs inaccessibles. Ces prix exorbitants ne tiennent pas compte des réalités locales. Pire, les décisions sont prises sans consulter la Chambre du commerce », a-t-il dénoncé avant d’ajouter que depuis la démolition de 11 à 12 hangars en 2020, construits par le PDI 3 et destinés à héberger des commerçants précaires, ces derniers se retrouvent sans alternatives viables.

Le président de la chambre n’a pas manqué à déplorer également l’exclusion de la Chambre préfectorale du commerce dans les prises de décisions relatives à la gestion des marchés. « Les services administratifs agissent souvent sans nous informer. Pourtant, le marché est un secteur sensible. Il est impératif que les autorités collaborent avec la Chambre du commerce pour toutes les activités ou projets qui s’y déroulent », exige t-il.
Malgré les difficultés, la Chambre dit mener des initiatives pour accompagner les commerçants, surtout soutenir le développement socio-économique de la région. « Nous avons mené des campagnes de sensibilisation et réalisé un recensement des commerçants. Nous avons également collaboré avec les services fiscaux pour optimiser le recouvrement des recettes de l’État et avec la direction préfectorale du commerce pour contrôler la qualité des produits. Par exemple, nous avons récemment retiré 1 500 cartons de beurre non conformes à la consommation humaine », a-t-il conclu.
Th. Sow depuis Kindia
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