À Kindia, la colère gronde au sein des femmes vendeuses du grand marché. Lundi 13 octobre 2025, elles sont descendues dans la rue pour dénoncer ce qu’elles qualifient de trahison de la part des autorités communales, après la réouverture du marché EBT récemment rénové.
Selon ces commerçantes, la promesse faite lors des travaux de réhabilitation n’a pas été respectée : celles qui occupaient auparavant les lieux n’ont pas retrouvé leurs places, désormais attribuées à de nouveaux venus jugés plus aisés. « On nous avait demandé de quitter pour rénover le marché, en nous assurant que chacune reviendrait. Aujourd’hui, ce sont les riches qui ont pris nos places », se désole Mabinty Camara, vendeuse de condiments.
La frustration s’est transformée en manifestation spontanée. Tôt ce lundi, des groupes de femmes ont bloqué la circulation autour du marché « Sens Interdit », érigeant des barricades et scandant leur indignation. Certaines affirment que les forces de l’ordre ont procédé, dans la nuit, à un déguerpissement brutal de leurs étals, sans préavis. « Ils ont tout enlevé pendant la nuit. Nous avons été trompées. Ils avaient promis de nous réinstaller, mais ils ont préféré d’autres personnes », dénonce, les larmes aux yeux, Fatoumata Camara, présidente du mouvement de protestation.

Face à cette tension, le président de la Délégation spéciale (D.S) de Kindia, Elhadj Django Cissé, s’est rendu sur les lieux pour calmer les esprits. Il a tenté de justifier l’opération par la nécessité de désengorger les artères du centre-ville et d’améliorer la circulation. « J’ai toujours défendu les intérêts de Kindia. Le centre-ville est encombré et on manque de routes goudronnées. Nous devons réorganiser le marché pour le bien de tous », a-t-il expliqué, tout en promettant des solutions de relogement pour les femmes concernées.
L’autorité locale a annoncé que des espaces seraient disponibles à l’intérieur du centre commercial EBT et dans d’autres marchés de la ville. Il s’est engagé à prendre « tout le temps nécessaire pour trouver des places convenables aux vendeuses affectées ».
Malgré ces assurances, le malaise persiste. L’inauguration du nouveau centre commercial EBT, censée symboliser la modernisation du commerce local, continue de diviser les commerçants, beaucoup y voyant un symbole d’exclusion sociale.
La situation reste tendue dans la cité des agrumes, où les promesses de relogement seront scrutées de près dans les jours à venir.
Aliou Nasta
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