Ce samedi 3 mai, alors que le monde célébrait la Journée internationale de la liberté de la presse, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a tenu à faire entendre sa voix. Pas de grand rassemblement ni de prise de parole conjointe avec les associations de médias. Cette année, le syndicat a joué la carte de l’indépendance, préférant faire sa déclaration dans son coin. L’objectif est d’éviter toute forme de censure.
Et comme d’habitude, le SPPG ne s’est pas contenté du thème global de l’UNESCO — « Informer dans un monde complexe, l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Le syndicat y a ajouté une touche bien locale, avec une question qui fâche : « Informer dans un pays en transition militaire : quel impact des fermetures de médias sur les conditions de vie des journalistes et l’avenir du journalisme indépendant en Guinée ? »
Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du SPPG, est allé droit au but. Devant les journalistes, il a dressé un tableau peu reluisant de la situation : radios et télés réduites au silence, sites suspendus, journalistes inquiétés, enlevés ou emprisonnés. « On se demande franchement ce que devient le journalisme indépendant dans notre pays », s’interroge-t-il.
Le chiffre qui secoue : 70 violations de la liberté de la presse recensées en 2024, contre 23 l’année précédente. Soit une hausse vertigineuse de 204 %. « Ce n’est plus une alerte, c’est une sonnette d’alarme ! », lâche-t-il.
Mais pas question de baisser les bras. Le SPPG appelle à un sursaut collectif. « Il faut qu’on parle franchement. Syndicats, patrons de presse, autorités, partenaires internationaux… tout le monde doit jouer sa partition pour sauver ce qui peut encore l’être », plaide Pendessa.
Oury
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