L’Union sacrée hausse le ton. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 13 octobre 2025 à Conakry, cette plateforme politique a averti que la tenue d’une élection présidentielle avant les communales risquerait de compromettre la stabilité de la transition en Guinée.
Pour ses responsables, un scrutin national sans base locale solide serait contraire à l’esprit de la nouvelle Constitution et ouvrirait la voie à de nouvelles tensions politiques. « Il faut commencer par les élections communales pour poser les bases administratives et légitimes d’un processus électoral crédible », a déclaré Ibrahima Sory Diallo, président de l’Union sacrée.
Le leader politique rappelle qu’en 2010, un scénario similaire avait conduit à « plus de cinquante morts et une instabilité prolongée », estimant que répéter cette erreur « serait un retour en arrière dangereux ».
Des inquiétudes sur la légalité du processus
Au-delà du calendrier électoral, l’Union sacrée dénonce ce qu’elle considère comme une violation de la Constitution. La plateforme critique notamment la convocation des partis politiques par la Direction générale des élections (DGE), qu’elle juge incompétente pour organiser les scrutins nationaux. « Son mandat, selon nous, se limite au référendum », a précisé M. Diallo.
Les membres de la coalition pointent également un manque de transparence dans la conduite du processus. Bien que promulgué par le président de la Transition, le nouveau Code électoral n’a pas encore été publié, une situation que la plateforme juge « inacceptable ».
Un appel direct au président Doumbouya
L’Union sacrée a par ailleurs interpellé le président Mamadi Doumbouya, l’exhortant à respecter son engagement de 2021 de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. « Ceux qui l’encouragent à violer son serment ne défendent que leurs intérêts », a mis en garde Ibrahima Sory Diallo.
Pour une transition fondée sur les institutions locales
Tout en réaffirmant son attachement au retour à l’ordre constitutionnel, la coalition insiste sur la nécessité d’un calendrier cohérent et concerté, débutant par les élections locales. À défaut, elle prévient que la Guinée s’expose à « une transition accélérée, sans fondement institutionnel solide », susceptible de raviver les fractures politiques du passé.
Oury G Bah
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