La réaction du porte-parole du gouvernement guinéen à l’agression de Me Mohamed Traoré, survenue il y a quelques jours, n’a pas laissé l’intéressé indifférent. Ce samedi, l’avocat et ancien membre du Conseil national de la transition (CNT) a répliqué depuis sa page Facebook, mettant les pendules à l’heure sur son engagement public et son statut professionnel.
Vendredi, Ousmane Gaoual Diallo s’est exprimé sur les ondes de Kumpital pour condamner l’agression dont a été victime Me Traoré, tout en écartant l’idée que celle-ci ait un lien avec sa profession d’avocat. « Ce n’est pas un avocat qui a été violenté, ce n’est pas un politicien, c’est un Guinéen qui a été violenté », a-t-il déclaré, soulignant que le cœur de l’affaire réside dans l’agression d’un citoyen, indépendamment de son métier ou de ses opinions.
Une interprétation que Me Traoré a aussitôt contestée. Dans une publication Facebook au ton mesuré mais ferme, l’avocat a invité le ministre à « revoir sa définition de l’homme politique ». « Je ne suis pas et je n’ai jamais été un homme politique. Le fait d’avoir appartenu au CNT ou de me prononcer sur des questions politiques ne fait pas de moi un homme politique », a-t-il écrit.
Me Traoré a également tenu à rappeler que ses prises de position ont toujours été portées par une approche juridique. Et surtout, que son engagement dans le débat public relève de son droit – et même de son devoir – en tant que citoyen. « Un avocat est aussi et avant tout un citoyen. À ce titre, il a le droit sinon le devoir de se prononcer sur les affaires de la cité », a clarifié l’avocat.
Dans un passage plus personnel, Me Traoré rappelle au ministre qu’il fut autrefois l’un de ses défenseurs lorsqu’il faisait face à des accusations judiciaires. Il évoque leurs échanges d’alors. « Vous m’avez souvent dit que je faisais partie des bonnes consciences de la République – l’expression est de vous – qui ne doivent pas se taire face à certaines situations, justement parce que je n’ai pas d’étiquette politique », a-t-il rappelé.
Derrière cette réplique se dessine un message plus large sur le rôle des voix indépendantes dans la société guinéenne, que Me Traoré entend continuer d’incarner, malgré les risques. « Fasse Dieu que je garde toujours cette capacité de m’indigner lorsque des citoyens innocents […] sont victimes d’arbitraire ou le courage de prendre position sur les questions d’intérêt public », a conclu Me Mohamed Traoré.
Aliou
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