Dans une note circulaire diffusée le 30 juin, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a annoncé l’exclusion des Web TV, Web radios et autres médias non autorisés des manifestations publiques et événements officiels en Guinée. Une décision justifiée par la volonté de réorganiser et encadrer le paysage médiatique national, mais qui suscite déjà de vives réactions.
Selon le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, cette mesure, adoptée en plénière, vise à mieux encadrer l’accès aux espaces officiels et à renforcer la crédibilité des médias accrédités. Seuls les organes de presse disposant d’une autorisation formelle et d’une carte professionnelle sont désormais habilités à couvrir les activités publiques d’intérêt national.
Mais du côté des professionnels de la presse, l’annonce passe mal. Dans un communiqué rendu public ce 1er juillet, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) déplore une décision jugée précipitée. Tout en reconnaissant la nécessité de structurer le secteur et de professionnaliser l’exercice du journalisme, le SPPG alerte sur le risque d’exclusion d’un grand nombre de journalistes et de médias numériques, pourtant actifs et suivis. « Il ne s’agit pas de contester l’autorité de régulation, mais d’éviter une marginalisation injuste des acteurs du numérique qui œuvrent, souvent dans des conditions difficiles, à informer les citoyens », souligne le syndicat.
Le SPPG appelle ainsi à une suspension temporaire de la mesure, le temps d’ouvrir une concertation inclusive avec les responsables des Web médias, en vue de définir des critères clairs, accessibles et respectueux des principes de pluralisme.
Autre point de crispation : la situation des journalistes en attente de leur carte professionnelle, dont beaucoup sont désormais frappés par cette restriction. Pour le syndicat, cette situation accentue la précarité et pourrait créer une rupture d’égalité entre les travailleurs de l’information.
À l’heure où les réseaux sociaux et les plateformes numériques redéfinissent les modes de consommation de l’information, plusieurs voix appellent à un aggiornamento des textes législatifs afin d’adapter la régulation aux réalités actuelles du métier.
Aliou Nasta
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