Fatoumata Camara, une Guinéenne de 34 ans, est au cœur d’une affaire de trafic d’enfants après avoir été arrêtée au Liberia. Selon les autorités, elle aurait tenté de vendre sa fille de 14 ans à Monrovia. Le cas, qui a rapidement attiré l’attention des services d’Interpol et du consulat guinéen, a conduit à son extradition en Guinée où elle est poursuivie pour plusieurs infractions graves liées au Code de l’enfant.
Lors de sa présentation ce lundi 30 décembre 2024 au siège de l’OPROGEM, la directrice de l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs, Marie Gomez, a retracé les événements. « Nous avons été saisis le 12 décembre, à travers Interpol, après une alerte émanant du consulat de Guinée au Liberia. Fatoumata Camara a été interceptée avec sa fille de 14 ans, qu’elle tentait de revendre. Les autorités libériennes ont informé leurs homologues guinéens pour organiser une remise simplifiée. Une délégation guinéenne s’est rendue sur place et a rapatrié la mère et la fille », a expliqué la première responsable de L’OPROGEM.
En outre, Mme Gomez a précisé que ces actes violent les articles 796 et 881 du Code de l’enfant guinéen, relatifs à la sortie illicite et au non-respect des droits de garde parentaux. « La fille n’a pas vu son père depuis huit ans, malgré les efforts de ce dernier pour rétablir le contact. La mère a reconnu les faits, bien qu’un complice ait réussi à s’enfuir. Les autorités libériennes n’ont pas encore pu l’appréhender », a-t-elle ajouté.
Face aux accusations, Fatoumata Camara a présenté sa version des faits. Pour elle, tout cela est dû au fait quelle ne comprenait pas l’anglais et que la police libérienne l’a confondu à ces accusations. « J’ai pris ma fille pour la déposer chez mon oncle parce qu’il n’y avait pas d’école là où nous travaillons à Kindia. Mais les conditions à Farana ne permettaient pas de la laisser là-bas. J’ai donc continué jusqu’au Liberia. Une fois là-bas, je me suis retrouvée dans des problèmes financiers. Une dame m’a aidée à trouver un transporteur pour rentrer en Guinée, mais c’est à ce moment que tout a dégénéré », s’est défendue à son tour.
En effet, elle a également nié les accusations de vente de sa fille, déclarant qu’elle ne pourrait faire vivre cela à sa propre fille. « Je me bats pour qu’elle puisse aller à l’école. Son père l’a abandonnée depuis ma grossesse de sept mois. J’ai tout fait pour l’élever avec l’aide de mon mari togolais. Je n’ai jamais eu l’intention de la vendre », indique-t-elle.
Le tribunal de première instance de Mafanco devra examiner les preuves et statuer sur la culpabilité ou non de Fatoumata Camara. En attendant, l’OPROGEM rappelle que les lois guinéennes protègent fermement les droits des enfants et qu’aucune dérogation à ces règles ne sera tolérée.
Aliou
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