À Conakry, la pénurie de carburant semble s’installer dans les habitudes, au même titre que les délestages électriques. Chaque fin de mois, les stations de service deviennent des points de rassemblement tumultueux, où automobilistes et motards se disputent les rares litres disponibles.
Depuis lundi soir, une nouvelle crise s’est déclarée, plongeant la capitale guinéenne dans une situation de tension. Ce mardi, plusieurs stations restent fermées, tandis que celles qui fonctionnent sont prises d’assaut par des foules désespérées. Des files interminables, sous un soleil accablant, dégénèrent parfois en disputes, ternissant davantage l’image du pays.

Un motard rencontré dans l’une de ces longues files à Matoto partage son observation. « À chaque fin de mois, c’est la même chose. On note un retard de deux ou trois jours dans le débarquement des cargaisons de carburant. Cela provoque un épuisement des stocks dans certaines stations et une pression énorme sur les rares qui restent ouvertes », explique-t-il, tout en avançant prudemment dans le rang.

Ces pénuries récurrentes perturbent non seulement le quotidien des citoyens, mais aussi l’économie locale. Les chauffeurs de taxi, les transporteurs de marchandises, et même les entreprises subissent les conséquences directes de ce manque de carburant, limitant leurs activités. Interrogés sur la pénurie, des pompistes rencontrés à Nongo, dans la commune de Lambanyi révèlent une partie des coulisses de cette situation. « Chaque station doit garder une réserve de 2000 litres, comme l’exige l’État. On ne peut pas écouler tout le stock pour éviter une rupture totale », explique l’un d’eux. Cette mesure vise à prévenir une crise plus profonde, mais elle aggrave les frustrations des usagers.
Face à cette situation, ces citoyens appellent les autorités à trouver une solution durable notamment dans l’amélioration de la gestion des stocks et une meilleure régulation des approvisionnements.
Aliou
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