Et si la vraie question, ce mercredi matin à la Cour d’appel de Conakry, n’était pas seulement de juger Aliou Bah, mais de décider comment le juger ? Derrière les toges, les plaidoiries et les postures, un mot a rapidement mis tout le monde sur les nerfs : huis clos.
Dans une salle bondée – malgré la délocalisation du procès vers le site bien connu du dossier du 28 septembre – le débat s’ouvre sur cette question simple mais lourde : faut-il fermer les portes et tenir l’audience à l’abri des regards ? Pour le procureur général Fallou Doumbouya, la réponse est oui. Il évoque une audience précédente « entachée par des publications tendancieuses sur les réseaux sociaux » et affirme même avoir été personnellement offensé.
Mais en face, la défense ne décolère pas. « Le ministère public, avocat de la société, veut cacher la vérité à la société », lance Me Rafi Rajja. Me Pépé Antoine Lamah enfonce le clou avec des mots tranchants : « Il veut se cacher pour faire du mal. Il ne veut pas la transparence. »
En toile de fond, il y a Aliou Bah, opposant politique et leader du Model, condamné en première instance à deux ans de prison pour offense au président Mamadi Doumbouya. Une peine qu’il conteste fermement, tout comme ses avocats, bien décidés à obtenir une révision du jugement.
Alors que le procès a été renvoyé et que la Cour a rejeté la demande de huis clos, une interrogation flotte dans les réflexions : la justice se rend-elle mieux en silence… ou à voix haute ?
Aliou Nasta
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