Le procès en appel du leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) Aliou Bah a démarré ce mercredi 26 mars à la Cour d’appel de Conakry. Un point a particulièrement retenu l’attention : la mention du nom du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, comme partie civile.
Dès l’ouverture des débats, Me Antoine Pépé Lamah, avocat de la défense, a interpellé la présidente de la cour. « Ce matin, nous avons lu au rôle de l’audience, comme c’était déjà le cas en première instance, que le chef de l’État se serait constitué partie civile. Pourtant, après avoir étudié ce dossier de bout en bout, je peux affirmer que le chef de l’État ne s’est jamais constitué partie civile et n’a jamais mandaté d’avocat pour cela », a déclaré l’avocat.
L’avocat ne cache pas son étonnement face à cette mention persistante du parquet. Il multiplie ses interrogations. « Pourquoi continuer à mentionner son nom ? Est-ce une forme d’intimidation ? La procédure pénale est claire et réglementée. On ne peut pas ajouter des parties civiles au gré des circonstances », a-t-il indiqué.
En effet, Me Pepe Antoine s’appuie sur l’article 487 du Code de procédure pénale, qui précise que la déclaration de partie civile doit être faite avant l’audience, au greffe, ou, à défaut, devant le greffier lors des débats.
Quant au procureur général Fallou Doumbouya, il n’a pas tardé à réagir. « La constitution de partie civile est une prérogative exclusive de la victime. Mais cela ne change rien au fait que nous poursuivons l’action publique et que nous irons jusqu’au bout. L’absence de constitution de partie civile n’empêche pas les poursuites pénales », estime-t-il.
Dans une salle d’audience pleine à craquer, l’échange entre les avocats de la défense et le parquet a donné le ton du procès. La question soulevée par la défense aura-t-elle une incidence sur la suite de la procédure ? L’affaire est lancée, et les débats promettent d’être animés.
Oury
Discussion about this post