Le procès en appel de l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, s’est ouvert ce jeudi 6 mars 2025 devant la chambre d’appel de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Cette journée a été consacrée aux débats. Comme on pouvait s’y attendre, la Défense et l’Agent judiciaire de l’État ont croisé le fer.
Dès le début des audiences, les avocats de Dr Diané ont contesté la décision rendue en première instance, estimant qu’elle violait plusieurs dispositions du Code de procédure pénale. « La procédure pénale doit être équitable et contradictoire. Or, quand vous lisez la décision, vous comprendrez que le juge d’instance a reproduit intégralement les conclusions de la partie civile et du ministère public. Il n’y a aucune référence à la Défense », a dénoncé un avocat du prévenu.
Autre point soulevé : l’absence de témoins dans le premier procès. « Aucun témoin n’a été entendu. Nous souhaitons que cela soit corrigé en appel, c’est pourquoi nous avons interjeté appel », a ajouté la Défense.
Mais en face, Me Pépé Antoine Lamah, représentant l’Agent judiciaire de l’État, n’a pas tardé à répondre avec ironie. « Ils ont opté pour le silence en instance parce qu’ils savaient qu’ils n’allaient pas s’en sortir. Qu’ils assument ! Qu’on ne vienne pas jeter le discrédit sur la Chambre de jugement », a-t-il lancé.
Même son de cloche du côté du parquet, qui estime que la stratégie de la Défense s’est retournée contre elle. « Quand vous optez pour le silence, vous en supportez les conséquences », a martelé le procureur spécial Aly Touré.
Le procès en appel promet donc d’être animé. Reste à savoir si cette fois, la Défense sera plus loquace pour tenter de renverser la vapeur.
Mohamed Camara
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