Le procès en appel de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Dr Ibrahima Kourouma, n’a pas vraiment démarré comme prévu à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) ce mardi 29 juillet 2025. En cause ? L’absence remarquée de l’Agent Judiciaire de l’État (AJE), pourtant l’un des principaux appelants dans cette affaire.
Pour rappel, Dr Kourouma avait été condamné en première instance à quatre ans de prison ferme, avec une amende de trois milliards de francs guinéens. Il est poursuivi pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite, des faits portant sur plus de 600 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars américains. Son co-accusé, Mohamed V Sankhon, ancien DAAF du ministère, avait été relaxé.
Mais ce mardi, la salle d’audience est restée un peu sur sa faim. Même si toutes les parties n’étaient pas absentes, l’AJE manquait à l’appel – littéralement. D’après le procureur spécial Aly Touré, les avocats de l’État avaient bien été notifiés. Il aurait même pris la peine d’appeler l’un d’eux, qui était hors de Conakry, tandis que l’autre, bien que sur place, n’a pas daigné se pointer.
Le procureur a donc demandé un renvoi, histoire de respecter le principe du contradictoire. Une demande que l’un des avocats de la défense, Me Adams Salomon Camara, a immédiatement contestée. Pour lui, l’excuse ne tient pas. « L’État ne peut pas se cacher derrière un simple appel téléphonique pour expliquer une absence aussi importante », déplore-t-il.
Me Samory Traoré, également dans l’équipe de défense de Kourouma, a tenté de développer ses arguments contre la décision de première instance, mais n’a pas eu vraiment le temps. Quant à Me Sékou Traoré, avocat de Mohamed V Sankhon, il a préféré rester calme et a simplement souhaité que toutes les parties soient bien présentes la prochaine fois.
Le dossier est donc renvoyé au 7 octobre 2025.
Oury G Bah
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