Le silence est rompu. Face au tollé provoqué par les propos de son président lors de la dernière assemblée générale, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu à rétablir sa version des faits. Dans un communiqué publié ce mardi A juillet 2025, la cellule de communication du parti a apporté des précisions sur la demande de rencontre formulée — et refusée — entre El Hadj Cellou Dalein Diallo et le président de la transition, Mamadi Doumbouya.
Lors de son intervention ce week-end, l’ancien Premier ministre avait surpris en révélant que le chef de la junte ne l’avait jamais reçu, malgré sa demande formulée dans les premières semaines de la transition. Une déclaration qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux, certains y voyant un aveu d’isolement politique, d’autres une tentative de repositionnement.
Mais pour l’UFDG, la réalité est tout autre. Selon le parti, la demande de rencontre remontait à la phase des consultations post-CNRD, à une époque où le discours de la junte inspirait encore espoir et adhésion. « Il n’était nullement question de marchandage politique », affirme la cellule de communication, mais d’une volonté de participer activement à la construction d’une transition inclusive.
Et si la rencontre n’a jamais eu lieu, ce n’est pas faute de bonne volonté, insiste le parti. Le refus présidentiel reste, à ce jour, sans explication officielle. Néanmoins, l’UFDG rappelle que certaines de ses propositions ont été prises en compte dans la Charte de la Transition, ce qui a amené M. Diallo à ne pas insister sur le rendez-vous.
Dans un contexte de crispation entre la junte et plusieurs forces politiques, l’UFDG semble vouloir reprendre l’initiative du narratif. « Cellou Dalein Diallo n’attend aucune faveur. Il est simplement attaché au respect des engagements pris devant le peuple et la communauté internationale », martèle le communiqué.
Le parti dément également toute tentative de séduction ou d’ouverture envers les autorités actuelles. Son chef, rappelle-t-on, reste engagé sur une ligne de principe : défense des droits humains, de la démocratie et de l’État de droit.
En toile de fond, cette mise au point révèle les tensions persistantes entre les anciens poids lourds de la scène politique et les autorités de transition, peu enclines au dialogue avec certaines figures de l’opposition. L’absence de rencontre entre Mamadi Doumbouya et Cellou Dalein n’est peut-être pas un simple oubli, mais le signe d’un rapport de force politique assumé.
Aliou Nasta
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