Depuis plusieurs mois, la Guinée est secouée par de multiples affaires de détournement de fonds publics. Parmi les cas les plus marquants, on retrouve l’affaire des 700 milliards de francs guinéens disparus au Port Autonome de Conakry, impliquant l’ex-directeur général Moussa Camara et plusieurs cadres, ainsi que l’affaire des 1 000 milliards de francs guinéens à la Direction des Impôts. À cela s’ajoute l’inculpation du gouverneur de la Banque Centrale dans une affaire de disparition de 4 tonnes d’or, soit l’équivalent de 400 millions de dollars.
Ces scandales soulèvent de sérieuses questions sur la gestion des finances publiques et sur l’efficacité de la lutte contre la corruption dans le pays. Interrogé sur ces révélations, Marc Yombouno, membre du bureau exécutif du RPG et ancien ministre, a donné son analyse. Selon lui, le temps a fini par faire émerger la vérité. « Le temps finit toujours par révéler la vérité. Il y a eu de nombreuses tentatives de dissimulation, mais le temps a mis à jour beaucoup de choses et les masques sont tombés. Chaque jour, de nouvelles révélations apparaissent. Est-ce que ce n’est pas une partie de l’iceberg ? Ce sont souvent des détails qui émergent, mais les enquêtes ne vont pas jusqu’au bout. Aujourd’hui, les citoyens réalisent qu’il n’y a pas de véritable maîtrise dans la gestion des biens publics, en particulier des deniers publics », a-t-il expliqué.
Marc Yombouno estime que, même sous la gouvernance de l’ancien président Alpha Condé, la corruption n’avait pas atteint une telle ampleur. « Sous Alpha Condé, vous avez vu des responsables de l’État condamnés et envoyés en prison, mais cela se faisait sur la base d’une lutte réelle contre la corruption. Qu’on le veuille ou non, Alpha Condé a cherché à marquer son empreinte dans ce domaine. Il n’a pas toujours été compris. Ce que nous demandons au sein du RPG, c’est de ne pas reproduire les erreurs du passé. La leçon à tirer, c’est de privilégier l’intégrité et de promouvoir la bonne gestion. C’est cela qui permettra de bâtir un développement durable », a souligné l’ancien ministre.
En conclusion, Marc Yombouno appelle les autorités actuelles à mener une lutte contre la corruption de manière rigoureuse et transparente, soulignant que le développement et la démocratie reposent sur une gestion saine des fonds publics. « La corruption détruit le développement. Sans développement, il n’y a pas de démocratie, ni de vivre-ensemble, ni rien du tout », a-t-il conclu.
Aliou
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