Ce vendredi 30 mai, l’Union des Forces Républicaines (UFR) a organisé son congrès électif national à Conakry. Comme prévu — et sans surprise — Sidya Touré a été réél président du parti. Une victoire éclatante sur le papier : 274 voix sur 292 votants, soit 94,48 % des suffrages exprimés. Son seul challenger, Mamadou Baïllo Diallo, n’a recueilli que 16 voix. Deux bulletins nuls complètent un tableau aussi verrouillé que prévisible.
Derrière ces chiffres écrasants, une question persiste : s’agit-il d’un acte démocratique vivant ou d’un rituel de légitimation ? Le score de Sidya Touré, s’il impressionne, laisse peu de place à l’illusion d’un véritable suspense. Le bulletin blanc, symbole de sa candidature, était porté par l’ensemble de la structure, pendant que l’adversaire, peu connu et visiblement marginalisé, concourait presque pour la forme.
Les congressistes, venus des quatre coins du pays et de la diaspora, ont majoritairement reconduit une direction qui semble ne plus laisser de place à l’alternance interne. La réélection de Sidya Touré apparaît davantage comme un plébiscite organisé que comme une compétition équitable. Une dynamique qui pose la question de la vitalité démocratique au sein de l’UFR.
Au terme du congrès, le nouveau bureau exécutif a été installé. Là encore, peu de changements notables : les figures historiques restent en place, confirmant un parti davantage tourné vers la reconduction que vers l’innovation. L’UFR continue ainsi de capitaliser sur le charisme d’un homme, mais à quel prix ? Une formation politique peut-elle rester crédible dans le débat national sans offrir un espace réel à la contradiction ou à la relève interne ?
Alors que le pays s’achemine vers de futures échéances électorales, cette réélection — écrasante mais sans surprise — interroge.
Aliou Nasta
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