Conakry s’agite. À quelques jours de la Tabaski, la capitale guinéenne voit ses marchés à bétail prendre vie. Partout, des acheteurs scrutent, comparent, négocient. L’effervescence est bien là, portée par la volonté des fidèles musulmans de perpétuer le sacrifice du mouton, en mémoire de la foi du prophète Ibrahim.
Mais cette année encore, il faut mettre la main à la poche. Les prix oscillent entre 1 000 000 et 3 500 000 francs guinéens selon la taille, la race ou encore l’origine des moutons. Une tendance qui s’explique, entre autres, par le manque de cheptel local. Résultat : les vendeurs doivent se tourner vers le Mali ou d’autres pays voisins pour compléter l’offre. Sur le terrain, Ibrahima Touré, membre du parc de Simbaya Gare, en témoigne. « Comme vous le savez déjà, il y a de gros, gros moutons maliens. Mais les moutons qui sont là, en tout cas, ça varie entre 2 millions jusqu’à 3,5 millions », affirme-t-il.
Derrière ces prix élevés, un constat préoccupant : la filière de l’élevage en Guinée reste sous-développée. « Ces éleveurs ne travaillent pas comme ceux du Mali ou ceux de la sous-région. […] Sinon, on a tout ici. Mais vraiment, si vous remarquez derrière, il n’y a pas tellement de moutons. Si vous allez pour aller acheter, si on prend 20 personnes ici […] d’autres auront seulement 2 ou 5 ou 6 moutons », regrette Ibrahima Touré, qui observe la situation de près.
Malgré cette réalité, les commerçants reconnaissent des efforts notables des autorités, notamment en ce qui concerne les contrôles routiers. Moins de barrages, moins de tracasseries : les animaux circulent plus librement vers les lieux de vente.
« Cette fois-ci, vraiment avant, on nous fatiguait tellement. Mais pour le moment, Dieu merci, on a pu nous aider. […] Sur la route, on ne nous fatigue pas. Parce qu’on ne nous arrête pas sur la route. Seulement, on nous demande des papiers, on les donne », se félicite-t-il.
Aliou
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