Face aux rumeurs d’un éventuel projet d’enlèvement, l’auteur ne fléchit pas et affirme sa détermination . Tierno Monénénbo se dresse en défenseur intrépide des libertés, prêt à payer le prix ultime pour ses convictions.
Nous vous proposons ci-dessous une tribune qu’il a publié ce mercredi 18 décembre 2024, en réponse à toute menace d’arrestation.
Les réseaux sociaux m’apprennent que de source sûre, je serais l’objet d’un projet d’enlèvement. Est-ce vrai, est-ce faux, le proche avenir le dira. Pour l’instant, je ne distingue aucun signe inquiétant autour de moi, je vaque à mes occupations le plus normalement du monde. Jusqu’à preuve du contraire, ma famille et mes amis n’ont pas à s’inquiéter.
Ceci dit, nous sommes en Guinée, cette prison à ciel ouvert où depuis 1958, nul n’est à l’abri de la brutalité du pouvoir. Ceux qui me connaissent savent que je suis prêt à tout et que rien ni personne ne réussira à me faire taire. Ma gueule reste ouverte, seule la mort la fermera.
Je n’ai pas peur. Les Guinéens n’ont plus peur. Plus aucun Guinéen n’a droit à la peur.
S’ils m’arrêtaient ce serait avec joie que je me retrouverais dans la même cellule que Foninké Mengué, Billo Bah, Saadou Nimagua et Habib Marouane Camara, si jamais ils vivent encore, ces glorieux compatriotes enlevés en plein jour par les sbires de Mamadi Doumbouya.
S’ils me tuaient, ce serait un honneur pour moi de mourir comme sont morts Fodéba Keïta et Diallo Telli.
Un écrivain qui meurt pour ses idées est un écrivain qui a réussi sa vie.
Je suis sûr qu’avec ou sans moi, le combat continuera et la démocratie vaincra.
Tierno Monénénbo
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