Tragédie au stade de N’zérékoré : récit poignant d’une journaliste rescapée

La finale du tournoi doté du Trophée du Président de l’Union Internationale Africaine (UIA), qui se tenait au stade du 3 Avril à N’zérékoré, a tourné au drame, causant la mort de 56 personnes et faisant plusieurs blessés. Parmi les rescapés, la journaliste Maïkan Fofana, de Dabo Média, a livré un témoignage sur ce qu’elle a vécu lors de cet événement tragique.

Le stade était comble pour ce qui devait être une célébration sportive. La tension a commencé à monter lorsque, peu après la mi-temps, un joueur a été expulsé pour faute grave. La décision de l’arbitre, sanctionnée d’un carton rouge, a provoqué la colère de certains supporters et joueurs. L’atmosphère électrique a rapidement dégénéré. « À quelques minutes du jeu, on a constaté qu’un joueur a commis une faute. On lui a donné le carton rouge. Cela n’a pas plu à certains supporters et à certains joueurs », raconte Maïkan Fofana.

La situation s’est aggravée lorsque les forces de l’ordre, présentes pour sécuriser l’événement, ont fait usage de gaz lacrymogène. Face à la panique générale, Maïkan, comme des centaines d’autres spectateurs, a tenté de fuir les lieux. Cependant, la sortie était obstruée par la foule en furie. « Arrivée à la porte, on n’a pas eu de passage. Il y avait trop de monde, il y avait des bousculades », décrit-elle. Dans le chaos, la journaliste a perdu connaissance et ne s’est réveillée que bien plus tard à l’hôpital.

En plus des blessures physiques et du traumatisme psychologique, Maïkan Fofana a également perdu tous ses équipements de travail, y compris sa caméra, son téléphone et ses cartes professionnelles. « Mes objets de travail, que ce soit la caméra, mon téléphone, même mes cartes de presse, tout ce que j’avais comme équipement, même mes vêtements, les gens ont emporté », a-t-elle confié, visiblement encore sous le choc.

Selon le gouvernement, la bousculade a causé la mort de 56 personnes. Les hôpitaux et cliniques de la ville ont été submergés par l’afflux de blessés, rendant difficile une prise en charge optimale des victimes.

Pépé Matthias depuis N’zérékoré