À la veille du verdict du procès de l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, ses avocats montent au créneau pour dénoncer de graves irrégularités dans la procédure menée par la CRIEF. Dans un communiqué transmis à la presse, ils pointent du doigt des violations manifestes des droits de la défense et des ingérences politiques dans ce dossier sensible.
Ils évoquent notamment une « arrestation abusive et injustifiée », accompagnée d’un « mandat de dépôt sans fondement légal », alors que leur client avait quitté ses fonctions plusieurs mois avant son interpellation. De plus, ils dénoncent la « violation des délais légaux », soulignant que Kassory Fofana aurait dû être présenté à un juge compétent sous 72 heures, ce qui n’a pas été respecté.
Au-delà de ces irrégularités, le collectif d’avocats affirme que le Parquet spécial a manipulé la procédure à plusieurs reprises dans le seul but de maintenir leur client en détention. Ils accusent ainsi la CRIEF de « pressions et ingérences politiques » et de « prolongation abusive de la détention préventive », malgré plusieurs décisions judiciaires ordonnant sa libération.
Par ailleurs, les avocats rappellent que la Cour de justice de la CEDEAO avait exigé sa libération immédiate, une décision qui, selon eux, est restée lettre morte. Ils dénoncent également un « état de santé critique et ignoré », affirmant que plusieurs rapports médicaux recommandent une évacuation sanitaire qui n’a jamais été autorisée par les autorités judiciaires.
Le collectif estime que ce procès est « biaisé et précipité sous pression politique », citant une accélération suspecte de la procédure en fin d’année 2024. Face à cette situation, ils appellent les autorités judiciaires à garantir une justice impartiale, respectueuse des droits fondamentaux, et exigent des mesures correctives urgentes pour rétablir l’État de droit en Guinée.
Aliou
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